60.595 raisons de se pencher sur la nouvelle liste des métiers en pénurie en Wallonie

Le Forem vient d’établir sa nouvelle liste des fonctions critiques et des métiers en pénurie. Cette année, 146 fonctions sont reprises dans la liste. Depuis le début de l’année, le Forem a diffusé 60 595 offres d’emploi correspondant à ces métiers. Afin de répondre à ces besoins en maind’œuvre qualifiée, le Forem propose 199 formations pour ces métiers, auxquelles s’ajoutent celles de ses partenaires de la formation professionnelle actifs en Wallonie. En multipliant les formations « Coups de poing pénurie », le Forem entend également collaborer toujours plus étroitement avec les entreprises pour répondre encore mieux à leurs besoins en compétences. Depuis le début de l’année, 43 de ces formations sur mesure ont été lancées par le Forem. 

Afin de coller au plus près aux besoins des entreprises, le Forem vient de mettre à jour sa liste des métiers en tension. Pour établir cette nouvelle liste, le Forem procède à une analyse en trois temps. Tout d’abord une analyse statistique est opérée sur la base des opportunités d’emploi. Ensuite, une enquête est menée auprès des conseillers aux entreprises et experts internes. Le Forem consulte par ailleurs ses différents partenaires issus principalement des représentants sectoriels et, surtout, des Fonds de formation sectoriels. Enfin, la nouvelle liste ainsi constituée est soumise au Comité de gestion du Forem (composé des partenaires sociaux - organisations patronales et syndicales interprofessionnelles et fédérations sectorielles).

Il ressort de ces différentes étapes une liste composée de 146 métiers pour lesquels les employeurs rencontrent des difficultés de recrutement. Parmi ces fonctions critiques, 82 sont considérées comme des métiers en pénurie et 64 comme fonctions critiques. 42 fonctions sortent de la liste 2025 (par exemple : data scientist, peintre industriel/industrielle, poseur/poseuse de canalisations…), tandis que 26 nouveaux métiers y font leur entrée. Parmi ceux-ci, on peut citer :

• Opérateur/Opératrice de production en industrie alimentaire,
• Agent/Agente d'entretien des parcs et jardins,
• Aide agricole en production légumière et végétale,
• Technicien/Technicienne de fabrication en industrie du bois,
• Magasinier/Magasinière,
• Mécanicien/Mécanicienne pour voitures et véhicules utilitaires légers (-3,5 T). 

Le secteur de la construction (32 métiers) est une nouvelle fois le plus représenté, juste devant celui de l’industrie (31). Avec 22 métiers, le secteur de la santé et de l’action sociale complète le podium. Ces trois secteurs représentent à eux seuls 58 % des métiers de la liste. 

37 % des opportunités d’emploi concernent des métiers en tension

Durant les cinq premiers mois de l’année, le Forem a publié sur son site 161.979 opportunités d’emploi. Plus d’un tiers de ces offres – 60 595 (37 %) – concernaient un métier en tension de recrutement. Les métiers en pénurie au sens strict représentent à eux seuls 24 % de l’ensemble des offres publiées entre janvier et mai.

La formation, une solution pour les chercheurs d’emploi et les entreprises

Après avoir cartographié les tensions de main-d’œuvre en Wallonie, le Forem va utiliser cette liste pour informer activement les chercheurs d’emploi via ses conseillers et ses partenaires. Pour répondre effectivement aux compétences attendues des entreprises, le Forem propose 199 formations, via :

• une approche modulaire, visant un socle de compétences permettant une insertion rapide en entreprise, mais aussi des modules de perfectionnement, voire ciblant des compétences de pointe permettant d’actualiser ou de compléter son profil de compétences, en lien avec les évolutions des métiers ;
• des formations sur mesure, comme les Coups de poing pénurie ;
• des formations délocalisées en entreprise ou sur d’autres sites, pour être au plus proche des employeurs et des chercheurs d’emploi. 

Parmi ces 199 formations, 37 concernent le secteur de la construction et 56 l’industrie technologique. En 2024, 10 784 chercheurs d’emploi se sont formés aux métiers en pénurie au Forem, en ce compris son réseau de Centres de compétence. Depuis le début de l’année, ce sont près de 5 597 chercheurs d’emploi qui ont été formés à ces métiers.

« 60 000 offres d’emploi, 146 métiers en tension : derrière ces chiffres, il y a des entreprises qui cherchent, et des chercheurs d’emploi qui attendent une solution concrète. Grâce aux réformes que nous avons engagées, le Forem peut aujourd’hui répondre plus rapidement aux besoins du terrain, en formant aux bons métiers, au bon moment. C’est tout le sens de notre action : connecter les compétences aux réalités du marché pour faire reculer le chômage et augmenter durablement le taux d’emploi en Wallonie », commente le ministre de de l'Emploi et de la Formation, Pierre-Yves JEHOLET.

Des dispenses pour faciliter l’entrée en formation

Les chercheurs d’emploi qui suivent une formation auprès du Forem ou de ses partenaires peuvent bénéficier d’une dispense de prouver leur disponibilité sur le marché du travail, sous certaines conditions. Ils peuvent également reprendre des études de plein exercice dans l’un des métiers de la liste. Celles-ci donnent également droit, sous conditions, à une dispense. Les formations du Forem permettent aux chercheurs d’emploi d’apprendre un nouveau métier ou d’acquérir des compétences spécifiques. Les chiffres sont parlants : 70 % des chercheurs d’emploi qui ont fini une formation dans ces métiers s’insèrent dans l’année. Ce chiffre grimpe à 80, voire 90 % pour certains métiers. 

Des incitants ont également été développés afin d’encourager encore les chercheurs d’emploi à se former et à faire carrière dans un des métiers de cette liste.

Pour Raymonde YERNA, l’Administratrice générale du Forem, « cette liste est bien plus qu’un état des lieux : elle est un levier d’action. En renforçant nos formations ciblées et nos collaborations avec les entreprises, nous voulons transformer ces pénuries en opportunités concrètes pour les chercheurs d’emploi. Le Forem agit pour que chacun et chacune puisse trouver sa place sur un marché de l’emploi en pleine évolution ».