Conducteur / Conductrice d'autobus

Conduire un autobus consiste à réaliser le transport en commun de personnes, en service urbain, périurbain et suburbain, selon la réglementation routière, les règles de sécurité des biens et des personnes et les impératifs de délai et de qualité.

L’autobus se distingue de l’autocar en ce sens que ses passagers peuvent être debout comme assis, la capacité totale en termes de nombre de passagers étant affichée dans le véhicule. Par ailleurs, la vitesse de circulation maximale est réduite et les arrêts fréquents ; des équipements spécifiques afin de faciliter la mobilité de tous les publics peuvent être inclus et donc nécessiter que la personne conduisant l’autobus sache repérer les situations d’activation de ces équipements, et les utiliser (pour les Personnes à Mobilité Réduite, les fauteuils roulants, les rampes d’accès pour les poussettes…).

Au cours des dernières années, les flottes des opérateurs ont évolué, avec l’introduction grandissante d’autobus hybrides ; les compétences de conduites doivent en tenir compte pour s’adapter.

Dans tous les cas, il n’y a pas de flexibilité horaire, en ce sens où les heures auxquelles doit arriver/partir le véhicule sont fixées à l’avance, selon ce qui est annoncé dans le cadre de l’organisation des transports en commun.

La déclinaison du métier de conducteur et conductrice d’autobus semble plutôt segmentée selon le type de trajet pris en charge, en sachant qu’il semble également qu’il y ait majoritairement une linéarité dans l’évolution de carrière entre l’affectation à ces types de trajet. Il y a ainsi le transport scolaire, en horaire dit coupé (car centré sur les temps matinaux ou en fin de journée de ramassage scolaire), où les contrats de travail sont des CDD ; les conducteurs et conductrices émargeant au chômage pour les périodes de vacances scolaires (ce qui alimente une saisonnalité dans la réserve de main-d’œuvre disponible, puisque les conducteurs et conductrices concernés et a priori sûrs de retrouver un emploi après les congés scolaires doivent s’inscrire en tant que chercheurs et chercheuses d’emploi). Il n’y a pas de CDI proposé pour cette déclinaison du métier.

Pour les trajets de ligne (entre un point et un autre au sein d’une même entité, ou entre plusieurs entités), les horaires sont fixés en fonction des horaires annoncés pour chaque arrêt tout au long du trajet. Des CDI peuvent être proposés.

Ce métier est en pénurie de main-d’œuvre. Celle-ci peut être qualifiée de structurelle en raison de la récurrence de la tension sur les cinq dernières années. Il y a un manque de candidats et candidates et celles et ceux qui se présentent seraient en inadéquation avec les attentes des employeurs, que ce soit en termes de compétences non-techniques, de disposer des qualifications complémentaires requises, mais aussi d’expérience.

Il convient de souligner une segmentation au sein du métier entre les conducteurs de bus scolaire et de bus de ligne, en sachant que le premier correspond au type de contrat et de contenu de travail d’entrée sur le métier de conducteur de bus. Dans ce cas, les experts soulignent que les postes sont essentiellement des contrats à temps partiel (horaires coupés pour correspondre au moment des trajets des enfants) et à durée déterminée (le secteur est organisé de sorte que les contrats ne couvrent que les périodes de scolarisation ; pendant les congés et vacances, les conducteurs émargent au chômage). La rémunération globale est donc insuffisante et la  réorganisation du calendrier scolaire a accentué cet état de fait. Des formateurs soulignent l’érosion des candidats pour les formations de conducteur de bus : il y a un évitement par anticipation des conditions de travail insuffisantes pour le métier d’entrée.

Pour conduire un autobus, il faut un permis D ainsi qu’un certificat d’aptitude professionnelle ; il s’agit du même permis que pour conduire un autocar, qui est aussi un métier en pénurie structurelle. Le coût pour l’obtention du permis reste élevé mais des possibilités de formation existent, par exemple via la filière PFI (Plan Formation Insertion).

L’analyse des opportunités d’emploi diffusées par le Forem en 2024 permet de souligner que détenir le permis B est explicitement demandé dans près de sept cas sur dix (78,3%) et que l’expérience n’est mentionnée explicitement que dans moins du tiers des cas (29%).

Les résultats de l’Enquête sur les Forces de Travail 2022 soulignent par ailleurs que la majorité des conducteurs d'autobus et de tramways seraient âgés de 50 ans ou plus. Le vieillissement de la population pourrait ainsi d’autant plus accentuer les besoins de main-d’œuvre dans les années à venir. À ce jour, il existe plusieurs projets pilote d’automatisation, souvent limités à une seule ligne. À court terme cependant, les développements en la matière ne semblent pas aboutis, ni au niveau technique, ni au niveau législatif, pour envisager une atténuation rapide de cette pénurie par cette voie. Par ailleurs, les enjeux du développement durable et du changement climatique soutiennent la croissance du secteur des transports en commun. En corollaire, les flottes de véhicules se développent également, entrainant un besoin de main-d’œuvre pour les mécaniciens.

Pour en savoir plus sur l'ensemble du secteur : transport et logistique.

Pour des informations plus détaillées sur les facteurs de tension pour ce métier, et/ou en savoir plus de manière globale sur les métiers en pénurie et les fonctions critiques.

Les lieux de travail les plus mentionnés sont les provinces de Hainaut (pour plus de six postes sur dix) et de Namur (plus d’un poste sur dix).

Source : Le Forem

Dans la quasi-totalité des offres, le contrat proposé est à temps plein.

Source : Le Forem

L’analyse des opportunités d’emploi gérées par le Forem en 2024 montre qu’un contrat à durée indéterminée est proposé plus de sept fois sur dix pour ce métier, soit davantage que sur l’ensemble des métiers (29%) et proportionnellement davantage que ce qui était constaté dans les opportunités d’emploi gérées par le Forem en 2023. Dans le quart des cas, le contrat proposé l’est au travers d’une agence d’intérim.

Source : Le Forem