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Administration publique

Administration publique

L'administration publique est l’ensemble des services chargés d’assurer la gestion et le fonctionnement de l'État et de la société (services publics fédéraux et régionaux, pouvoirs locaux…). Elle comprend l'administration générale, économique et sociale, les affaires étrangères et la sécurité sociale obligatoire (mutuelles et caisses d'assurance soins). Principalement financée par des contributions obligatoires (impôts, taxes...), l'administration, se définit par ses activités au service de l'intérêt général en produisant des services non marchands dans l'intérêt de la collectivité et des citoyens. Ce secteur offre de nombreuses possibilités très variées d'emploi. Au-delà des métiers transversaux (administration, ressources humaines, communication, IT...), d'autres métiers, parfois moins connus du grand public, existent.

Analyse du secteur

Un secteur complexe mais diversifié…

De par sa nature et sa particularité, ce secteur prend en charge des domaines socialement très différents : la gestion des villes et communes, l'environnement, la problématique des réfugiés, la sécurité de la chaîne alimentaire, la lutte contre la fraude sociale et fiscale, le bien-être ou encore la gestion des organismes liés à la sécurité sociale.

Il englobe également le département des affaires étrangères qui défend et promeut les intérêts de la Belgique et des Belges à l'étranger. Ce travail s’effectue non seulement en Belgique, mais également dans quelque 120 postes, partout dans le monde et auprès des organisations internationales (ambassades et consulats). 

L'administration publique ne doit pas être confondu avec le secteur public en général. En effet, elle ne représente qu'une partie du secteur public. La sécurité publique, l'éducation et la formation, les transports, la santé, l'accueil de la petite enfance… en sont d'autres composantes.

Les administrations publiques réalisent d'autres activités mais celles-ci peuvent être classées dans un autre secteur. Par exemple, la tutelle de l'éducation (réglementation, programmes, contrôle) relève du secteur "Administration publique", mais pas l'activité d'enseignement proprement dite qui appartient au secteur "Education et Formation" et l'enlèvement des ordures dépend du secteur "Energie, eau, assainissement et dépollution".

De plus, les services de prérogative publique avec la défense, la justice, les prisons et les activités d'ordre public et de sécurité civile (police fédérale et locale, protection civile et pompier) se retrouvent dans le secteur de la sécurité publique.

… qui fait face à de nouveaux défis dont celui du numérique

À travers le travail de modernisation et de rationalisation des services publics (simplification administrative, nouvelle culture de management, gouvernance participative, etc.), la Belgique ambitionne une meilleure performance et efficience de son administration en replaçant l'usager, c’est-à-dire tout citoyen ou toute entreprise, au centre du dispositif.

En cela, la transition numérique représente un enjeu majeur et ce, d’autant plus dans un contexte de compressions budgétaires.

Depuis quelques années, les différents niveaux de pouvoir ont établi des plans d'actions qui ébauchent la vision numérique à long terme et la décline en objectifs clairs dans le but d’améliorer la position de la Belgique et des régions dans le domaine du numérique : Digital Belgium et Digital Wallonia.

Au niveau régional, cette stratégie 2024-2029, intitulée " la transformation numérique au service de la Wallonie, de ses habitants et de ses entreprises"  traduit la volonté de faire de la région une référence en matière de numérique, y compris au sein de son administration (axe « Administration numérique » et son programme Wallonie As a Service , au travers notamment de services en ligne et de l’activation de la donnée publique. Elle vise à offrir au citoyen wallon une expérience intégrée avec son administration quel que soit le canal, la démarche ou le niveau de pouvoir. Il faut mettre la donnée au cœur des décisions administratives, simplifier sa collecte et garantir son accessibilité. Cela implique de s’appuyer sur des règles communes et une gouvernance transversale dont l’objectif premier sera de satisfaire les usagers. Cela passera obligatoirement par un développement de l'expertise numérique des agents des services publics.

L’administration publique a débuté la numérisation de ses processus (dématérialisation des factures et des formulaires, mise en place d’e-guichets et de systèmes de transactions électroniques, échanges de données et ouverture des données publiques, « Smart Cities », …) mais elle doit aussi pouvoir garantir le caractère inclusif de cette transition en veillant à l’accès et à l’appropriation des technologies par tous les citoyens, quels que soient leur situation socio-économique, leur origine géographique, leur culture, leur âge ou leur éventuel handicap.

La crise liée au Covid-19 a fortement accéléré, dans un délai très court, la digitalisation de l’ensemble de l’administration publique et le recours au télétravail pour le personnel de ce secteur et ce, dans tous les domaines (pouvoirs locaux, services publics fédéraux, …) afin de maintenir, partiellement ou totalement, les activités. Depuis 2022, les différents services publics poursuivent dans cette logique mais de manière plus structurelle (notamment pour la mise en place du télétravail).

Dans ce cadre, une part importante du budget et des projets ayant reçu l’aval des autorités dans le cadre du Plan de relance et de résilience (fonds européens débloqués pour la relance dans chaque pays) sera consacrée à la digitalisation de l’administration tant au niveau fédéral que régional. Rien qu’en Wallonie, plusieurs millions d’euros seront octroyés pour la transformation numérique des processus de l’administration régionale et des pouvoirs locaux : développement de solutions transversales et de réponses intégrées, formations et accompagnement à l’acquisition de nouvelles compétences, renforcement des infrastructures numériques, … 

À l’échelle de la Belgique, quelques 850 millions d’euros permettront d’accélérer la numérisation des services publics, avec notamment un focus sur la justice et les procédures judiciaires et les institutions de la sécurité sociale en relation avec les citoyens, les entreprises et les indépendants mais aussi de protéger la société contre les cybermenaces en investissant dans la cybersécurité.

… qui propose de nombreux emplois stables et à visage humain

Particulièrement attentive à la diversité et à l’égalité des chances, les principaux atouts de la fonction publique sont : un emploi stable, des opportunités de mobilité interne, un salaire attrayant pour les débutants, une flexibilité permettant de concilier vie professionnelle et familiale, etc. À cela s'ajoute le sentiment de participer au bien-être collectif.

Le secteur de l'administration publique est un important pourvoyeur d'emplois en Belgique. Avec plus de 270.000 postes de travail salarié en 2022, soit près de 7% de l’emploi total belge, il occupe la 5ème position tous secteurs confondus (ONSS - Statistiques décentralisées à décembre 2022).

Compte tenu de l'étendue de son action, les possibilités d'emplois au sein de l'administration publique (fédérale, wallonne et locale) sont larges et variées. 

Au-delà des fonctions dites transversales (administration, ressources humaines, communication, IT, etc.) et pour répondre aux diverses missions exercées par les services publics, on y rencontre des métiers spécifiques, liés aux compétences propres des organismes (IWEPS - Regards statistiques - Avril 2020 et décembre 2021) – conseiller emploi, collaborateur ALE, conseiller pédagogique, etc. – mais aussi parfois insoupçonnés . Au sein de la fonction publique wallonne, citons par exemple, les métiers d’acousticien, agent anti-braconnage, archéologue, conservateur-restaurateur, scaphandrier, piégeur de rat musqué ou encore Monsieur Cimetière qui veille sur le patrimoine funéraire de la Wallonie. (Les métiers du Service Public de Wallonie, du traditionnel à l'insolite, 2015)

Dans la fonction publique, on distingue le personnel statutaire, nommé à titre définitif après la réussite d’un concours de recrutement organisé par "Travailler pour" (Selor) – le bureau de sélection de l'administration publique – du personnel contractuel qui, comme dans le secteur privé, est lié à son employeur par un contrat de travail pour une durée déterminée ou indéterminée.

Les employeurs de la fonction publique recourent aussi de plus en plus fréquemment à des experts dans des domaines spécifiques.

Les postes de hauts fonctionnaires s'exercent sous la forme d'un mandat. En Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles, ils sont accessibles aux titulaires du certificat en management public délivré par l’Ecole d’Administration publique (EAP). L’EAP dispense aussi des formations destinées à améliorer en continu les compétences du personnel des administrations et des organismes d’intérêt public (OIP).

L’administration publique wallonne a mis en place son propre site internet de recrutement . Les pouvoirs locaux et provinciaux, importants employeurs du secteur, organisent eux-mêmes leur recrutement mais l’Union des Villes et des Communes (UVCW) diffuse sur son site les offres d’emploi que lui communiquent les administrations communales et les CPAS.

À noter que l’administration publique regroupe en Wallonie une grande part de salariés âgés de 55 ans et plus ; ce qui implique qu'un nombre élevé de travailleurs du secteur partiront à la retraite dans les prochaines années.

L'administration publique ne devrait dès lors pas être épargnée par la pénurie de talents qui frappe le marché du travail; les premiers effets se faisant d'ailleurs déjà ressentir pour certaines fonctions. Certes, dans une optique de rationalisation des services publics et dans un contexte de développement continu des technologies numériques, tous les travailleurs pensionnés ne seront pas remplacés mais la question du transfert des connaissances n'en demeure pas moins cruciale.

Le secteur en chiffres

Évolution du nombre d'établissements selon les régions

En 2022, le secteur de l'administration publique compte 5.970 établissements en Belgique, soit près de 2% des établissements tous secteurs confondus. La Flandre comptabilise  47,5% des établissements suivi par la Wallonie (38,8%) et Bruxelles Capitale (13,7%).

L'administration générale, économique et sociale compte le plus grand nombre d’établissements (4.517, soit 75,7%), devant la sécurité sociale obligatoire (1.453, soit 24,3%). 

Répartition des établissements entre les régions

La répartition géographique des établissements du secteur se démarque de celle de l'ensemble des secteurs. En effet, les établissements du secteur de l'administration publique sont surreprésentés en Wallonie : 39% des établissements du secteur contre 30% tous secteurs confondus. À l'inverse, 47,5% des établissements du secteur sont localisés en Flandre contre 57,8% tous secteurs confondus.

 

Répartition des établissements entre les provinces wallonnes

Au sein du secteur, tout comme dans le reste de l'économie, les établissements sont principalement situés en provinces de Hainaut et de Liège. À noter que les provinces de Namur (17% contre 14% tous secteurs confondus) et de Luxembourg (11% contre 8%) comptent proportionnellement davantage d’établissements dans le secteur, contrairement à la province du Brabant wallon (8% contre 13%).

 

Répartition des établissements et des postes selon la taille de l'établissement

En 2022, la Wallonie dénombre 2.318 établissements issus du secteur de l'administration publique, soit 2,1% des établissements tous secteurs confondus. Près de 80% de ces établissements comptent moins de 50 travailleurs. Les établissements de moins de 10 travailleurs sont néanmoins sous-représentés par rapport à l'ensemble des établissements tous secteurs confondus. En effet, seuls 40% des établissements du secteur ont moins de 10 travailleurs contre 79% tous secteurs confondus.

Cependant, avec plus de 3% d’entreprises de plus de 200 travailleurs, le secteur de l’administration est sur-représenté par rapport à l'ensemble des établissements tous secteurs confondus (moins de 1%).

72% des postes de travail sont occupés dans des établissements de plus de 50 postes, ce qui constitue une spécificité du secteur de l'administration publique. 

Évolution du nombre de postes de travail salarié selon les régions​

Le secteur de l'administration publique est un important pourvoyeur d'emplois en Belgique. En 2022, il compte 271.854 postes de travail salarié, soit un peu plus de 6.4% de l’emploi total. C'est en Flandre que le nombre de postes salariés est le plus important avec plus de 101.000 postes suivi par la Wallonie (plus de 90.000 postes) et Bruxelles-Capitale (plus de 80.000 postes).

Répartition des postes de travail salarié entre les régions

La Flandre rassemble 37% des postes de travail salarié du secteur contre 33% en Wallonie et 30% à Bruxelles-Capitale. Cette répartition géographique diffère de celle de l'ensemble des postes de travail tous secteurs confondus. À l'inverse de la Flandre, la Wallonie et Bruxelles-Capitale comptent en effet proportionnellement plus de postes de travail salarié dans l'administration publique.

Répartition des postes de travail salarié entre les provinces wallonnes​

Au sein du secteur, tout comme dans le reste de l'économie, les postes de travail salarié wallons sont principalement situés en provinces de Hainaut (35%) et de Liège (28%). Le secteur est par ailleurs surreprésenté dans la province de Namur (20% contre 13% tous secteurs confondus) qui est la capitale de la Wallonie et le siège de l’administration régionale. L’inverse vaut pour la province du Brabant wallon (8% contre 12% tous secteurs confondus).

Répartition des postes de travail salarié par genre et catégorie d'âges​

Les femmes sont majoritaires dans les postes de travail salarié et ce, dans toutes les catégories d'âges sauf les 15-19 ans et les plus de 65 ans..

Les tranches d'âge des "45-49", "50-54, "55-59" et "60-64" ans sont les plus représentées, ce qui est caractéristique du secteur et constitue d'ailleurs un défi pour l'avenir de celui-ci.

Métiers associés à ce secteur

Sélection des métiers les plus demandés par les entreprises de ce secteur d'activité.

Offres d'emploi liées au secteur

Commission paritaire

Les commissions paritaires réunissent des représentants d'employeurs et de travailleurs pour établir des règlements adaptés aux conditions de travail. Les conventions collectives au sein de chaque commission paritaire déterminent les conditions de travail et de rémunération dans l'entreprise. Plus d’infos sur le site du SPF.

La majorité des travailleurs de ce secteur ne relèvent pas de commission paritaire (CP), mais quelques-uns peuvent toutefois dépendre des CP suivantes :

  • 200 Commission paritaire auxiliaire pour employés
  • 335 Commission paritaire de prestation de services et de soutien aux entreprises et indépendants
  • 337 Commission paritaire auxiliaire pour le secteur non-marchand

Date de mise à jour 01 octobre 2024

Chiffres clés du secteur

  • 2318 établissements
  • 90009 postes de travail
  • 86 indépendants

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