Découvrir un secteur :
Automobile

L’automobile est un secteur multiple.
C’est à la fois l'industrie automobile, avec entre autres : la construction et l'assemblage de véhicules automobiles mais aussi la fabrication d’équipements électriques et électroniques, de vélos, de caravanes...
Il faut y ajouter les services liés à l'automobile : le commerce, l’entretien, la réparation, le contrôle technique…
Le secteur automobile accueille donc une quantité de profils et de compétences.
Analyse du secteur
Le secteur de l’automobile et du cycle est en forte mutation. Les constructeurs, les vendeurs et les métiers de l’entretien et de la réparation doivent s’adapter aux nouvelles demandes des clients, à la réglementation changeante et à l’essor de nouvelles technologies.
Le marché de l’automobile est hyper mondialisé et concurrentiel. L’arrivée de nouveaux acteurs internationaux, comme l’Inde ou la Chine, à la faveur de l’électrification de la flotte augmente la pression économique sur les acteurs du secteur.
L'électrification du parc automobile
La transition vers une mobilité décarbonée s’accélère sous l’effet conjugué des engagements européens, des incitants fiscaux et de l’évolution des préférences des consommateurs.
En Belgique, 66% des voitures neuves immatriculées au premier trimestre 2024 disposent d’une motorisation hybride ou électrique, contre 8% seulement en 2019 (Statbel, 2024). Les voitures 100% électriques représentent à elles seules 28,5% des nouvelles immatriculations, devant le diesel qui tombe à 5,5% (FEBIAC, 2024). Le parc automobile reste toutefois dominé par les motorisations thermiques : en août 2024, seules 4,2% des voitures en circulation sont électriques. Ces chiffres d’immatriculation sont à nuancer au regard de disparités régionales et du type d’acquéreur. La majorité des véhicules immatriculés sont destinés à des flottes d’entreprises (82% des véhicules électriques, 70% pour les hybrides), les particuliers représentant respectivement 14% et 42%.
Le secteur du transport est responsable de 23% à 27% des gaz à effet de serre dans l’Union européenne (UE). Les accords climatiques de l’Union prévoient que les émissions de CO2 pour les voitures neuves en 2035 devront être équivalentes à zéro. Pour y parvenir, les différents niveaux de pouvoir promulguent des lois et règlements contraignant l’utilisation de certaines motorisations et/ou en favorisent d’autres. Certains pays de l’UE ont d’ores et déjà prévu l’interdiction de la vente de véhicules diesel d’ici 2030. Dernièrement, plusieurs rapports et interpellations (notamment des constructeurs) demandaient un report d'application. L'objectif à 2035 a été confirmé mais une période de flexibité sur le période 2025-2027 a été accordée.
Certains véhicules ne sont plus ou ne seront plus autorisés à circuler sur les routes wallonnes en raison de leur norme d’émission. D’autres restrictions, même communales, peuvent s’appliquer à la circulation des véhicules en fonction de leur impact environnemental. Les autorités publiques implantent des bornes de recharge sur le territoire pour faciliter le recours à la voiture plug-in.
Les carburants alternatifs sont encore fort peu présents dans le paysage belge, notamment à cause du peu d’infrastructures pour le ravitaillement ou des recherches encore en phase de développement.
La pénurie de matériaux électroniques et l’ultra dépendance aux pays asiatiques, notamment pour les batteries, ont poussé plusieurs états européens à soutenir des groupes privés dans l’implantation de gigafactories œuvrant à la fabrication de batteries et à mettre en place des tarifs douaniers plus importants.
La Belgique quant à elle, pourrait jouer un rôle majeur dans le nouvel écosystème de fabrication européen, en se spécialisant notamment dans le recyclage des batteries, en plus de ses usines de production de véhicules électriques.
La technologie embarquée
Les véhicules modernes sont devenus de véritables systèmes informatiques mobiles, intégrant une multitude d'électronique embarquée. Ces technologies, qu'elles soient destinées au confort, à la sécurité ou à l'automatisation, transforment en profondeur le secteur automobile et ses métiers.
La Commission européenne a adopté le Règlement général sur la sécurité (GSR II), qui impose progressivement, entre 2022 et 2026, une série de systèmes d'aide à la conduite (ADAS) sur tous les véhicules neufs vendus en Europe. Quelques exemples de technologies devenues obligatoires : ISA (Intelligent Spend Assistance) assiste à la gestion de la vitesse, AEB (Autonomous Emergency Braking) freinage d'urgence automatique, DDAW (Driver Drowsinesss and Attention Warning) alerte de somnolence...
Le débat sur les voitures autonomes est de plus en plus présent dans nos sociétés. Des constructeurs développent les technologies nécessaires depuis de nombreuses années, mais de nombreux leviers législatifs restent à soulever. Cette avancée technologique remettra en jeu la façon d’appréhender la conduite, les services de transports, mais aussi l’entretien et la maintenance des véhicules.
L’électrification du parc et l’électronique embarquée entrainent de multiples conséquences sur les métiers de l’automobile. Certaines études estiment qu'il faudrait 40% de main-d’œuvre en moins pour fabriquer une voiture électrique, par rapport à une voiture traditionnelle. Les entreprises ont besoin de profils avec des connaissances sur les spécifications des véhicules électriques, le diagnostic des pannes, l’entretien et réparation des systèmes électriques et des services et accessoires. Les métiers de la vente et du suivi clientèle seront également impactés, notamment par la digitalisation des systèmes de ventes.
Le secteur souffre d’ores et déjà d’une pénurie de main-d’œuvre.
Partage et multimodalité
Au-delà des voitures, c’est l’ensemble des moyens de locomotion qui se voit modifié avec l’arrivée de l’électrification.
Les vélos avec assistance électrique (ou speed pedelec) voient leur nombre croître.
Les incitants fiscaux pour les entreprises sont nombreux afin d’encourager les travailleurs aux déplacements en deux roues. Les entreprises de leasing contribuent fortement au nombre d’immatriculations dénombrées en Belgique. Cependant, les vélos électriques se revendent bien, le marché de l’occasion est en plein croissance. Les speed pedelec ont engendré de nouvelles formations et des créations d’entreprises.
Sous l’impulsion des pouvoirs publics, les transports en commun se dotent également d’une flotte moins polluante. Au TEC, 30% de la flotte est composée de véhicules hybrides (730 bus sur 2 041).
Une économie de la non-propriété est déjà présente dans de nombreuses grandes villes. Les entreprises de location de voitures, de vélos, de trottinettes… sont présentes dans les agglomérations les plus importantes du pays. Le modèle de mobilité de demain est en proie au changement avec la modification de la demande qui privilégie des solutions multi-modales, rapides et moins polluantes.
Le secteur en chiffres
Évolution du nombre d'établissements selon les régions
Le secteur de l'automobile compte 8.492 établissements en décembre 2023. Cela représente une diminution de 166 établissements sur l'ensemble du pays entre 2019 et 2023.
En Wallonie, la diminution sur la période 2019 à 2023 est de 3 établissements.
Les établissements de l'entretien et de la réparation de véhicules automobiles représentent plus de quatre établissements sur dix en Belgique (même proportion en Wallonie).
Répartition des établissements entre les régions
Avec ses 3.039 établissements, la Wallonie a une plus grande proportion d'établissements dans ce secteur que dans tous les secteurs confondus.
La Flandre représente plus de 58% des établissements belges, cette proportion est stable au cours des cinq dernières années.
Répartition des établissements entres les provinces wallonnes
Les établissements du secteur sont majoritairement localisés dans les provinces de Hainaut et de Liège, plus de 6 établissements wallons sur 10 à elles deux.
Répartition des établissements et des postes de travail selon la taille de l'établissement
Les établissements de moins de 10 personnes du secteur représentent près de 83%. Cette proportion est plus importante que pour tous les secteurs confondus.
Les postes du secteur sont à plus de 48% dans des établissements employant entre 10 et 49 personnes, proportion beaucoup plus importante que pour tous les secteurs confondus.
Évolution du nombre de postes de travail salarié selon les régions
Depuis 2019, le volume d'emploi belge a diminué de 2.158 postes. La répartition régionale des postes est stable ces dernière années.
Comme pour le nombre d'établissements, on constate que la Flandre est la première région en nombre d'emplois dans ce secteur.
Répartition des postes de travail salarié entre les régions
La Flandre occupe plus de 70% de l'emploi du secteur en Belgique, ce qui est plus que pour tous les secteurs confondus.
La Wallonie compte un peu plus de 22% de l'emploi du secteur.
Répartition des postes de travail salariés entres les provinces wallonnes
Comme pour les établissements, les premières provinces wallonnes en nombre d'emplois dans le secteur automobile sont le Hainaut et Liège.
En comparaison aux autres secteurs, le Brabant Wallon et le Luxembourg voient leur poids être plus important sur l'emploi dans le secteur automobile.
Répartition des postes de travail salarié par genre et catégorie d'âges
Le secteur compte un plus grand nombre d'hommes que de femmes (86% d'emploi masculin).
La tranche d'âge des 25 à 39 ans est la plus représentée, près de 38% de l'emploi.
Métiers associés à ce secteur
Sélection des métiers les plus demandés par les entreprises de ce secteur d'activité.
Offres d'emploi liées au secteur
Commission paritaire
- 111 Commission paritaire des constructions métallique, mécanique et électrique
- 112 Commission paritaire des entreprises de garage
- 149 Commission paritaire des secteurs connexes aux constructions métallique, mécanique et électrique
- 209 Commission paritaire pour employés des fabrications métalliques
Liens
Date de mise à jour 01 juin 2025
Chiffres clés du secteur
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3039 établissements
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20656 postes de travail
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13288 indépendants