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Construction
Les activités du secteur de la construction sont variées : la conception de bâtiments (activités d'architecture, d'urbanisme, de paysage et de jardin), la promotion immobilière, la construction de bâtiments, la construction d'ouvrages de génie civil (comme la construction de routes, de lignes et réseaux...), les travaux de construction spécialisés (tels que la démolition d'immeubles), les travaux d'installation (électrique, chauffage...), les travaux de finition (plâtrerie, menuiserie...), la couverture, l'étanchéification des murs...
Analyse du secteur
Le secteur de la construction compte parmi les secteurs contribuant le plus au chiffre d’affaires du pays. Il rassemble un volume important de travailleurs qui occupent une large diversité de métiers. Le paysage entrepreneurial du secteur est majoritairement composé d’indépendants et de (très) petites entreprises.
De nombreux chantiers de constructions et rénovations (secteur privé) sont en cours et à venir. On observe toutefois un ralentissement dans les bons de commande en 2023 lié aux coûts de construction qui ont augmenté : coût de la main-d'oeuvre, hausse du prix des matériaux... Selon statbel, le nombre de faillites en Wallonie augmente de 14% entre 2023 et 2024 (entre janvier et juillet) mais moins qu'en Flandre (+ 21%) ou à Bruxelles-Capitale ( + 26%). Parallèlement, Graydon compte une baisse des créations d'entreprises en Wallonie pour le secteur construction entre 2022 et 2023 (- 3,3%), ainsi qu'en Flandre (- 0,6%) et à Bruxelles-Capitale (- 6,5%).
La mise en oeuvre des chantiers publics se poursuit en 2024. Le Gouvernement wallon a alloué des budgets pour l'aménagement et l'entretien d'infrastructures de transport et de mobilité (transports routiers, transports en commun, pistes cyclables ou pédestres) sans oublier le transport de marchandises par voies navigables. Cependant, les investissements publics dans les infrastructures devraient décroitre après les élections d'octobre.
Des entreprises à la recherche de main-d'oeuvre
Le secteur est constamment à la recherche de nouveaux talents pour remplacer les travailleurs en fin de carrière mais également pour soutenir les activités qui se développent.
Pour pallier les difficultés de recrutement et pénuries de main-d’œuvre, le secteur encourage les jeunes à se former que ce soit en suivant une filière de la construction dans l'enseignement secondaire ou via l’apprentissage en alternance dans un trajet de trois années scolaires.
Des actions ont également été mises en place par le Forem pour augmenter la formation des demandeurs d'emploi et pour aider les entreprises à trouver leur futur travailleur. Ainsi, le Forem propose une formule de formation sur mesure pour les entreprises qui recrutent via un coup de poing pénurie. D'autre part, le il renseigne les chercheurs d'emploi sur les possibilités de formation lors des séances d'information "les mardis d’avenir".
Le gouvernement et le secteur ont mis en place de nouveaux incitants spécifiques pour les métiers de la construction, du bois et de l'électricité en vue d’inciter les candidats à entrer en formation et afin de les outiller pour s’insérer dans le marché de l’emploi. Parmi ces mesures, la prime "plan de reconstruction" de 2 000 € net pour chaque demandeur d’emploi ou apprenant IFAPME qui s’engage dans le secteur de la construction suite à une formation en construction, bois ou électricité. Parallèlement, le passeport drive ou e-chèques permis de conduire (apprentissage du permis de conduire et passage de l’examen pratique) pour les demandeurs d'emploi ou apprenants IFAPME qui s’inscrivent dans une formation construction participe ainsi à la dynamique du plan de reconstruction.
Des freins au développement du secteur
Toutefois, les entreprises du secteur doivent faire face à plusieurs obstacles qui risquent de freiner leur développement. Simultanément à la pénurie de main-d'œuvre, le prix des matières premières utilisées pour la construction connait une forte hausse depuis fin 2020 (de 15% à 25%) et un délai d'approvisionnement allongé pour certains matériaux. La hausse touche particulièrement le bois, le métal, les isolants, la mousse à polyuréthane, la quincaillerie, le vitrage...
La guerre en Ukraine provoque une hausse des prix de l'énergie à laquelle les producteurs de matériaux de construction sont directement confrontés. Cependant, le volume d'habitations et de bâtiment à rénover en Wallonie reste important. Cette hausse des prix de l'énergie pourrait inciter les ménages à réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Développement durable et économie circulaire
Depuis 2021, les bâtiments neufs doivent être Q-ZEN (Quasi Zéro Energie) suivant ainsi les directives appliquées aux bâtiments publics depuis 2019. Ces nouvelles exigences entrainent une adaptation des compétences et une formation continue des travailleurs.
La rénovation énergétique du bâti figure au cœur du plan de relance européen (« Next Generation EU ») et du Green Deal européen. Les gouvernements fédéral et régionaux souhaitent stimuler la rénovation du bâti à travers l’élaboration du Plan intégré national Energie-Climat (PNEC) 2021-2034 et des stratégies régionales de rénovation à long terme.
Une obligation de rénovation dans les cinq ans à dater de l’achat d’un logement doit entrer en vigueur en Wallonie en juillet 2026.
Le secteur a adopté les concepts de l’économie circulaire, ce qui pourrait concerner la création d'environ 3 100 emplois. En effet, l’impact du secteur s’exerce à tous les stades du cycle de vie des bâtiments. Le Forem a publié un panorama des grandes tendances d’évolution attendue dans les cinq ans et leurs impacts sur les métiers et compétences de la chaîne de valeur de la construction.
Un secteur moderne et en évolution constante
Suite aux évolutions technologiques et règlementaires, le secteur se modernise. De nouvelles compétences liées aux évolutions numériques sont recherchées et de nouveaux profils apparaissent comme le BIM manager, le conseiller en gestion des bâtiments intelligents, le pilote de drone...
Aujourd'hui et encore plus demain, les maisons se connectent et se pilotent à distance. Dès sa construction, l'immeuble ou le logement intégre de plus en plus des solutions domotiques. Cette technologie, vue jusque-là comme particulièrement onéreuse, se démocratise, devient accessible et donc les solutions proposées se multiplient : volets et détecteurs d’incendie connectés, radiateurs et compteurs intelligents, box de gestion...
Les smartphones et les tablettes sont de plus en plus utilisés sur chantier pour le pilotage de chantier et la gestion des réserves de matériaux. Ils permettent aussi l’accès aux fiches techniques, la visualisation des plans... Par ailleurs, poser le bon geste dans l'isolation, l’étanchéité à l’air et la ventilation des nouveaux bâtiments ainsi que du bâti existant reste prioritaire. Cela demande une certaine expérience ainsi qu'une mise à jour des connaissances sur les nouvelles techniques de mise en œuvre. C'est pourquoi, des modules tenant compte des évolutions du secteur, comme par exemple en matière de performance énergétique, sont insérés dans la formation de base et ce, pour tous les corps de métier.
D'autres modules sont adressés aux travailleurs afin de mettre à jour leurs connaissances et leur permettre d'acquérir les nouvelles techniques de mise en œuvre des matériaux. À ces connaissances s’ajoute la maîtrise de l’outil informatique qui touche tous les niveaux et métiers du secteur : du bureau d’architecte, à la pose des éléments jusqu’à la maintenance ou le recyclage du bâti.
Le secteur en chiffres
En 2022, le secteur wallon de la construction dénombre 10 612 établissements qui pourvoient 64 672 postes de travail salariés. Près d’un tiers des établissements du secteur (32,6%) et des postes salariés (29,6%) sont situés en Wallonie.
Évolution du nombre d'établissements selon les régions
En cinq ans, le nombre d'établissements augmente dans le pays (+ 8%), la croissance est plus marquée en Flandre (+ 8,9%) qu'en Wallonie (+ 7,5% soit une augmentation de 743 établissements).
Répartition des établissements entre les régions
Un tiers des entreprises employant du personnel de la construction est situé en Wallonie. Proportionnellement à l'ensemble des secteurs, les entreprises de la construction sont moins présentes à Bruxelles-Capitale.
Répartition des établissements entre les provinces wallonnes
La majorité des entreprises de la construction est située en provinces de Hainaut et de Liège. Elles sont sous-représentées en Brabant wallon.
Répartition des établissements et des postes selon la taille de l'établissement en Wallonie
Le secteur de la construction se compose principalement de très petites structures : 88% occupent moins de 10 travailleurs. Par rapport à l'ensemble des secteurs, on retrouve peu d'entreprises de plus de 50 travailleurs.
Il existe toutefois quelques grandes entreprises. Ainsi, un tiers des postes de travail est occupé dans des entreprises de plus de 50 travailleurs.
Évolution du nombre de postes de travail salarié selon les régions
Entre 2018 et 2022, le nombre de postes salariés dans la construction a augmenté en Wallonie (+ 6,4%) et en Flandre (+ 4,4%) mais diminue à Bruxelles-Capitale (- 8,4%).
Répartition des postes de travail salarié entre les régions
Près de trois postes salariés sur dix sont prestés dans une entreprise de la construction situées en Wallonie. En Wallonie et en Flandre, la part de l'emploi dans le secteur de la construction est plus élevée que dans l'ensemble des secteurs.
Répartition des postes de travail salarié entre les provinces wallonnes
Les postes de travail salarié du secteur de la construction en Wallonie sont principalement localisés dans les provinces de Liège et de Hainaut. Par rapport à l'ensemble des secteurs, les emplois de la construction sont surreprésentés au Luxembourg et à Liège ; à l’inverse, ils sont sous-représentés dans les provinces du Brabant wallon, de Namur et de Hainaut.
Des sous-secteurs d'activités peuvent être plus importants d'une province à l'autre. Ansi, les postes en travaux d'installation électrique, de plomberie et autres travaux d'installation sont prépondérant dans les provinces du Brabant wallon, de Hainaut et de Liège. Dans les provinces du Luxembourg et de Namur, il s'agit du sous-secteur des constructions de bâtiments résidentiels et non résidentiels.
Répartition des postes de travail salarié par genre et catégorie d'âges
Le secteur compte un plus grand nombre d'hommes que de femmes (8,8%). Au fil des années, le nombre de femmes actives dans la construction augmente (+ 18,9% entre 2018 et 2022). Elles occupent généralement des postes dans la construction de bâtiments, l'installation électrique et les travaux de plomberie/chauffage. Le sous-secteur des activités d'architecture et d'ingénierie compte même plus de femmes que d'hommes. Dans le cadre de l’Alliance emploi-environnement, un site internet dédié aux femmes exerçant un métier dans le secteur (couvreuse, maçonne, plafonneuse...) a été créé.
La tranche d'âge des "25-39 ans" est la plus représentée.
Métiers associés à ce secteur
Sélection des métiers les plus demandés par les entreprises de ce secteur d'activité.
Offres d'emploi liées au secteur
Commission paritaire
Les commissions paritaires réunissent des représentants d'employeurs et de travailleurs pour établir des règlements adaptés aux conditions de travail. Les conventions collectives au sein de chaque commission paritaire déterminent les conditions de travail et de rémunération dans l'entreprise. Plus d’infos sur le site du SPF.
- 124 Commission paritaire de la construction
- 149.01 Sous-commission paritaire des électriciens : installation et distribution
- 200 Commission paritaire auxiliaire pour employés (CPAE)
Liens
Date de mise à jour 01 octobre 2024
Chiffres clés du secteur
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10612 établissements
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64672 postes de travail
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42344 indépendants