Découvrir un secteur :

Éducation et formation

Éducation et formation

Ce secteur correspond à l’enseignement, tant public que privé, de tous niveaux et de toutes disciplines. Il couvre l’enseignement fondamental, secondaire, post-secondaire et supérieur, l’enseignement spécialisé pour élèves ayant des difficultés d'apprentissage, l'enseignement culturel, de disciplines sportives et de la conduite (auto-écoles). Il intègre également la formation continue pour adultes à des fins professionnelles, de loisir ou de développement personnel. Toutes les activités de soutien à l'enseignement font également partie du secteur (centres PMS et d'autres services de conseil, tests de connaissances et programmes d’échanges d’étudiants).

Analyse du secteur

Le secteur de l'éducation et de la formation offre de nombreuses possibilités d'emploi. Au-delà du métier d'enseignant, des métiers variés existent, qui ont en commun le contact avec l'apprenant et requièrent d'importantes qualités relationnelles et pédagogiques.

De nouvelles formes de formation et d’enseignement, reposant sur des outils numériques, se multiplient, tout en révélant certaines de leurs limites.

Confronté à des évolutions technologiques, économiques, culturelles et sociétales majeures, le secteur est face à d’importants enjeux pédagogiques et organisationnels. Il compose avec plusieurs réformes portant sur la formation initiale des enseignants et sur l'enseignement lui-même (tronc commun,  formation qualifiante), tout en faisant face au décrochage scolaire et aux pénuries d’enseignants.

Transition numérique

Il est loin le temps où l'apprentissage avait exclusivement lieu sur les bancs de l'école, durant la jeunesse ou au travers de manuels.

Grâce aux progrès des technologies numériques, à la démocratisation de l’internet à haut débit et aux moteurs de recherche de plus en plus performants, quantité de connaissances sont à notre portée. Apprendre est désormais possible depuis n’importe quel endroit, à tout moment, et sur tous les supports (any time, anywhere, any device, any content). On parle de digital learning pour désigner l'apprentissage grâce au numérique, et de mobile learning pour insister sur son caractère nomade (sur smartphones, tablettes, montres connectées, etc.).

Les formules d'apprentissage sont multiples :

  • Classes virtuelles, cours dispensés en ligne (MOOC/SPOC), éventuellement selon le principe de la classe inversée (flipped classroom)
  • Apprentissage par le jeu, dans une intention « sérieuse », immersive et ludique (game-based learning)
  • Apprentissage au travers de la vidéo : pod- et webcasts, tutoriels ou webinaires... (video learning)
  • Interactions d’apprentissage via les réseaux sociaux, forums, blogs, etc. (social learning).

La réalité virtuelle / augmentée et l’intelligence artificielle permettent la personnalisation des apprentissages, compatible avec un accès au plus grand nombre. 

On observe une hybridation croissante des cursus de formation y compris dans les domaines techniques et manuels. Déjà accélérée par la crise du coronavirus, elle devrait continuer à s’amplifier même si certaines limites à ce type d’apprentissage ont été observées. Selon l’enquête TALIS publiée par l’OCDE en 2019, un peu plus de la moitié des enseignants des pays participants, dont la Belgique, déclarent avoir été formés à l’utilisation de technologies appliquées à l’enseignement. Cependant, moins de la moitié s’estiment bien préparés à leur utilisation. Un quart des chefs d’établissements d’enseignement considèrent que le manque et l’inadaptation des technologies numériques sont des obstacles à une instruction de qualité. Il y a donc un  important défi à relever en la matière dans les prochaines années.

La transition numérique est au cœur du redéploiement de l’enseignement francophone. Lancé en 2015 avec des actions programmées sur plusieurs années, le Pacte pour un enseignement d’excellence entend renforcer la qualité de l’enseignement (nouveaux rythmes scolaires, réforme du tronc commun, lutte contre le décrochage scolaire...).

Alors que le développement de l’équipement numérique et l’intégration de ces outils dans l’apprentissage ne progressaient que lentement (source : Baromètre Digital Wallonia 2018), la crise du coronavirus a amené un ensemble important d'enseignants et d'élèves à "franchir le pas" des outils numériques. Cependant, selon une enquête réalisée par l’UMons auprès des enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le recours massif à l’enseignement à distance pendant le confinement a augmenté la charge de travail des enseignants et amplifié les inégalités scolaires entre élèves.

Plusieurs études relèvent également un impact négatif de l’enseignement à distance sur la motivation et le bien-être des élèves. Le développement des usages du numérique à l’école doit tenir compte des enseignements de la crise sanitaire pour éviter ces écueils.

La Wallonie, une référence en matière de numérique

Pour saisir les opportunités offertes grâce au numérique, de multiples  stratégies, mesures et initiatives axées sur l’éducation et la formation se développent à tous les échelons de décision. Au niveau wallon, les actions portées par l’agence Digital Wallonia traduisent la volonté de faire de la Wallonie une référence en matière de numérique. Deux concernent plus particulièrement le secteur de l'éducation et de la formation :

  • Le programme "Digital Wallonia 4 Edu" assure la promotion du numérique dans le système éducatif dès l’école fondamentale, au service de tous les apprentissages et par l’éducation aux concepts et méthodes spécifiques du numérique. Le projet "Ecole numérique", dont l’objectif est d’augmenter l’équipement numérique dans les écoles, en fait partie. Celui-ci a été renforcé suite à la crise sanitaire et au besoin d’équipement nécessaire pour assurer l’enseignement à distance ou hydride.
  • Le programme "Digital Wallonia 4 Citizens" coordonne et organise les actions d’inclusion numérique des citoyens wallons. Il vise à renforcer le réseau des Espaces Public Numériques (EPN) et la formation de base au numérique (ex-PMTIC).

Le rôle de l’enseignant / formateur

La transmission de savoirs ne se fait donc plus uniquement au travers de manuels.

Pour les professionnels, l'intégration des canaux numériques exige une révision des pratiques pédagogiques et devrait continuer à l'influencer dans les prochaines années.

Le numérique implique une profonde remise en question du rôle de l’enseignant / formateur, un "changement de posture" (lire Métiers d'avenir 4.0 - La transition numérique dans l'Education). Mais ces métiers ne sont pas voués à disparaitre pour autant.

L’enseignant / formateur reste le garant des apprentissages. De "transmetteur de savoirs", il devient un véritable "médiateur de connaissance" dont le rôle est de guider et de coacher les apprenants dans leurs processus d’apprentissage.

Parallèlement à l’évolution du métier d’enseignant / formateur, de nouvelles fonctions se développent :

  • L’ "e-tuteur" accompagne de façon réactive et proactive, régulière et  personnalisée, un apprenant ou un groupe d’apprenants dans son / leur processus d’apprentissage à distance
  • Le "Digital Learning Manager" est un chef de projet qui accompagne les équipes technique et pédagogique dans la conception de programmes de formation digitalisés ou de ressources pédagogiques numériques. 

Adaptation à la diversité des publics

Au fil des évolutions de la société (massification scolaire, immigration,  transformations de la famille, etc.), le public scolaire est devenu plus hétérogène : diversité d’origines, de croyances, de milieux sociaux, de conditions de vie, de structures familiales, d’acquis initiaux, de rythmes d’apprentissage, d’âges, etc. À bien des égards, cette diversité est source d’enseignements et d’enrichissements. Pourtant, l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) se caractérise encore par un taux élevé de redoublement. L’origine socioéconomique des élèves pèse sur leur parcours scolaire, tant en termes de retard scolaire que d’orientation.

Les pédagogies actives et / ou alternatives, dont la diffusion et le succès sont croissants, traduisent aussi une nécessité pour l’enseignement de s’adapter aux évolutions de la société. La crise sanitaire a par ailleurs amplifié le recours à la scolarisation à domicile qui, même si elle reste marginale, a connu une  augmentation de 30% en 5 ans. Cette tendance pourrait conduire au développement de nouveaux services d’apprentissage et de soutien scolaire, au travers notamment de plateformes digitales.

La réforme du tronc commun de l’enseignement, adoptée en 2019 par le Parlement de la FWB et entrée en vigueur en première et deuxième primaire à la rentrée 2022-23, vise à répondre à cette situation. Elle implique de nouveaux défis pour l’enseignement, parmi lesquels la généralisation de pédagogies différenciées pour pouvoir encadrer des classes d’élèves aux niveaux  hétérogènes et une collaboration accrue entre le secteur scolaire et parascolaire (remédiation, activités sportives et artistiques, logopédie, …).

L'enseignement qualifiant est lui aussi en cours de réforme, pour en faire une "filière de qualité menant vers l’émancipation et l’emploi" (source : Déclaration de politique communautaire). En juin 2023, l'un des volets de la réorganisation a été adopté au Parlement de la FWB.

Enfin, l’allongement de la formation initiale des enseignants prépare depuis septembre 2023, les professionnels de l’enseignement à ces nouveaux défis ainsi qu’à revaloriser la profession, caractérisée par un taux important de réorientation aux cours des premières années de carrière.

Les attentes du monde du travail

Le secteur de l’éducation et de la formation est également confronté aux évolutions de l’économie. La transformation numérique qui traverse l’ensemble des secteurs implique que l’éducation et la formation ne peuvent plus être résumées à la transmission de savoirs mais doivent aussi viser l’acquisition de compétences comportementales transversales. Une enquête menée au sein de deux fédérations patronales fait apparaître que c’est avant tout au niveau des compétences de base, en particulier la maîtrise de la langue française, et des savoir-faire comportementaux (travail en équipe, esprit d’entreprise, ...) que se situent les attentes des employeurs face l’enseignement et la formation.

Former davantage aux métiers en pénurie, aux fonctions critiques et aux métiers d’avenir est devenu une priorité. Aussi les filières qualifiantes, l’apprentissage, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle sont amenés – de manière continue – à faire évoluer leurs offres et à proposer des solutions de formation toujours plus flexibles et personnalisées. De nouvelles filières et formations sont régulièrement créées et de nouveaux acteurs apparaissent comme, par exemple, les écoles de codage soutenues par des entreprises en carence de profils numériques.

Se former tout au long de la vie

Désormais, l'éducation et la formation se conjuguent tout au long de la vie, font partie intégrante de la carrière professionnelle, voire de l'existence et deviennent autant une responsabilité collective qu’individuelle.

Le développement des compétences tout au long de la vie prend de l'essor sous l’impulsion des politiques européennes et en réponse à plusieurs enjeux :

  • Le vieillissement de la population active
  • La transformation d'une économie fondée sur la production, à une  économie basée sur la connaissance, sous l'effet du développement technologique
  • La transition écologique
  • La fragmentation des parcours professionnels.

En Belgique, le taux de participation à la formation continue correspond à la  moyenne européenne, mais est inférieur à celle-ci pour les personnes de plus de 55 ans et les moins diplômés (source : Eurostat) .

En 2020, le Gouvernement wallon a adopté un plan d’actions visant à faire de la formation professionnelle un levier pour la relance économique consécutive à la crise sanitaire. Ce plan s'est traduit notamment par la mise en place d'une plateforme multi-partenariale "Wallonie, Compétences d’avenir". Sa mission est d'organiser des formations qui répondent aux besoins de main-d’œuvre non ou insuffisamment rencontrés, d’anticiper les réponses aux besoins en compétences à court, moyen et long terme. Elle sert d'interface entre les opérateurs de la formation professionnelle et les clusters d’entreprises, les fédérations sectorielles et les acteurs institutionnels. Ses axes opérationnels concernent la digitalisation, la transition durable, la formation en entreprise, l'innovation, la transversalité entre opérateurs et la formation tout au long de la vie. (source : Service public de Wallonie)

Un secteur porteur d'emploi

Le secteur de l'éducation et de la formation est riche de réelles perspectives d'emploi :

  • Dans le contexte de croissance de la population scolaire et de formation tout au long de la vie, les besoins en personnel évoluent positivement
  • Le métier d'enseignant connait régulièrement des pénuries
  • Le potentiel de travailleurs proches de la pension est plus important qu'en moyenne sur l'ensemble des secteurs d'activité.

L’exercice du métier d’enseignant repose sur des titres pédagogiques reconnus (avec certaines dérogations), tandis que la profession de formateur n’est pas structurée par un cadre  normatif, mais recouvre des pratiques très hétérogènes.

Au-delà du métier d'enseignant, le secteur de l'éducation et la formation offre bien d'autres possibilités d'emploi (voir l'onglet "Métiers") que ce soit dans le secteur public ou privé. Ces métiers sont très variés, et la plupart ont en commun le contact avec l'apprenant et requièrent dès lors d'importantes qualités relationnelles (écoute, disponibilité, etc.) et pédagogiques. 

Le secteur en chiffres

Évolution du nombre d'établissements selon les régions

En 2022, pour l’ensemble de la Belgique, le secteur de l’éducation et de la formation comptait 16.595 établissements, c’est-à-dire 16.595 lieux d’activités identifiables par une adresse où s’exerce au moins une activité de l’entreprise ; un employeur peut compter plusieurs unités d’établissement. La Wallonie en abrite sur son territoire 5.850, la Flandre 8.459, et Bruxelles-Capitale 2.286, soit quelques unités d’établissement en plus presque chaque année depuis 2018.

Répartition des établissements entre les régions

En 2022, lorsque la répartition géographique des établissements de l’éducation et de la formation est comparée proportionnellement avec l'ensemble des secteurs, la part des établissements de ce secteur en Wallonie est plus importante que celle de l'ensemble des secteurs (respectivement 35% contre près de 30%). Pour la Flandre, cette part est moins grande (51% contre près de 58%) ; elle se situe autour de 13% en région Bruxelles-Capitale.

Répartition des établissements entre les provinces wallonnes

En 2022, tout comme pour l'ensemble des secteurs, les établissements du secteur de l’éducation et de la formation sont majoritairement localisés dans les provinces de Hainaut (36%) et de Liège (près de 31%).

Répartition des établissements et des postes de travail selon la taille de l'établissement en Wallonie

Si les établissements du secteur de l’éducation et de la formation sont majoritairement de petite taille (46% ont moins de 10 travailleurs salariés en 2022) ou de taille moyenne (43% ont entre 10 et 49 travailleurs salariés en 2022).

En Wallonie, les postes sont plutôt localisés dans les établissements de taille moyenne et intermédiaire : en 2022, 40% sont dans des établissements de 10 à 49 travailleurs salariés, 41% dans des établissements de 50 à 199 travailleurs salariés, et près de 13% dans des établissements de 200 travailleurs salariés ou plus.

Évolution du nombre de postes de travail salarié selon les régions

En 2022, les 5.850 établissements situés en Wallonie employaient 140.493 postes de travail salariés, autrement dit de travailleurs assujettis à la sécurité sociale ; les travailleurs qui, à la fin d’un trimestre (en l’occurrence ici à fin décembre 2022), sont occupés par plus d’un employeur, sont comptabilisés plusieurs fois par l’ONSS pour ces statistiques. 

Répartition des postes de travail salarié entre les régions

En 2022, plus de la moitié (54%) des emplois salariés du secteur de l’éducation et de la formation sont situés en Flandre, près de 31% en Wallonie et près de 16% à Bruxelles-Capitale. Le secteur compte, proportionnellement à l'ensemble des secteurs, moins d'emplois en Flandre (54% contre 58%), un peu plus pour la Wallonie (près de 31% contre 26%) et des proportions similaires à Bruxelles-Capitale (près de 16%).

Répartition des postes de travail salarié entre les provinces wallonnes

En 2022, tout comme pour les établissements, la localisation majoritaire des travailleurs salariés du secteur de l’éducation et de la formation sont les provinces de Hainaut et de Liège (qui rassemblent respectivement 35% et près de 32% des postes salariés). 

Répartition des postes de travail salarié par genre et catégorie d'âges

En 2022, la répartition selon le genre indique que les postes salariés dans le secteur de l’éducation et de la formation concernent majoritairement des femmes. En Wallonie, les travailleurs salariés du secteur sont à 72% des  femmes et à 28% des hommes. 

Sous l’angle de l’âge, en 2022, 20% des postes salariés du secteur de l’éducation et de la formation sont occupés par des personnes ayant 55 ans ou plus (7% s’il s’agit des 60 ans ou plus uniquement).

Métiers associés à ce secteur

Sélection des métiers les plus demandés par les entreprises de ce secteur d'activité.

Offres d'emploi liées au secteur

Commission paritaire

Les commissions paritaires réunissent des représentants d'employeurs et de travailleurs pour établir des règlements adaptés aux conditions de travail. Les conventions collectives au sein de chaque commission paritaire déterminent les conditions de travail et de rémunération dans l'entreprise. Plus d’infos sur le site du SPF.
  • 152 Commission paritaire pour les institutions subsidiées de l’enseignement libre
  • 200 Commission paritaire auxiliaire pour employés
  • 225 Commission paritaire pour les employés des institutions de l’enseignement libre subventionné
  • 319 Commission paritaire des établissements et services d’éducation et d’hébergement
  • 329 Commission paritaire pour le secteur socio-culturel
  • 337 Commission paritaire auxiliaire pour le secteur non-marchand

Date de mise à jour 01 octobre 2024

Chiffres clés du secteur

  • 5850 établissements
  • 140493 postes de travail
  • 6196 indépendants