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Industries extractives, produits minéraux, verre et béton

Ce secteur regroupe l'ensemble des activités industrielles et manufacturières relatives à un matériau d'origine minérale. Les produits ont comme destination finale la construction au sens large.
L'industrie extractive est composée de 3 sous-secteurs : les rochers ornementales (marbre, pierre bleue, petit granit...), les granulats (roches gréseuses, sables, graviers...) et les industries transformatrices (chaux calcique, chaux magnésienne, briques...). La fabrication des produits minéraux est composée par 7 sous-secteurs : fabrication des produits réfractaires, fabrication de matériaux de construction en terre cuite, fabrication d'autres produits en céramique ou en porcelaine, fabrication de ciment, des chaux et de plâtre, fabrication d'ouvrages en béton, la taille, le façonnage et le finissage des pierres ainsi que la fabrication de produits abrasifs et des produits minéraux non métalliques. L'industrie de verre quant à elle est composée de divers sous-secteurs dont la fabrication de verre plat (verre plat armé, coloré ou teinté), le façonnage et la transformation du verre plat, la fabrication de verre creux, la fabrication de fibre de verre, la fabrication et le façonnage d'autres articles en verre.
Analyse du secteur
Le secteur de l'industrie extractive, de la fabrication des produits minéraux ainsi que l'industrie de verre est bien présent en Wallonie. Ce secteur est vecteur de création d'emplois et générateur de richesses.
Un secteur diversifié ...
En Belgique, la diversité des ressources de son sous-sol en minéraux industriels contribue à la richesse du pays. Après extraction, les matières premières sont valorisées, exploitées et transformées afin de fournir un produit parfaitement adapté, répondant aux normes européennes et au process industriel visé. Le secteur est très diversifié tant au niveau de la taille des entreprises que par la nature des activités exercées.
- L'industrie extractive alimente plus de 85% des autres secteurs industriels. C’est le cas pour de grandes industries telles que celles du ciment, de la chaux, du verre ou encore les tailleurs de pierres. Elle est donc le pilier de réussite pour la majorité des secteurs tant par le nombre de personnes qu'elle emploie que par son chiffre d’affaires généré. Cependant, le marché belge des matériaux a connu fin 2022 une légère baisse par rapport à 2021. Cela s’explique en partie par une baisse de la production intérieure en raison d’une diminution sensible des exportations tandis que le niveau des importations s’est quant à lui stabilisé..
- L'industrie du verre belge a connu un passé prestigieux mais depuis une décennie, ce secteur doit faire face à plusieurs restructurations. En effet le secteur verrier développé en Wallonie doit faire face à des éléments conjoncturels difficiles. Il s'agit entre autres de la crise économique qui touche de front ses débouchés historiques (notamment l’automobile et la construction), de la concurrence de producteurs asiatiques, des prix de l’énergie en augmentation et du respect des normes européennes. La Fédération de l’Industrie du verre (FIV) a élaboré un scénario central dit « Max bas carbone ». Dans celui-ci, le secteur verrier wallon a l’ambition de réduire ses émissions de gaz effets de serre (GES) de 36% à l’horizon 2050 par rapport à 2014. Cette transition vers une économie bas carbone permettra au secteur des produits verriers d’enregistrer une croissance de marché de l’ordre de 2 %. Cependant, pour permettre le développement et l’implémentation de ce scénario, il est primordial que la compétitivité du secteur verrier soit maintenue et soutenue notamment en matière de coûts de l’énergie, d’accès aux matières premières et à une main d’œuvre de qualité.
- La fabrication des produits minéraux depuis leur extraction jusqu'à la livraison du produit fini au client, est une opération complexe comportant un certain nombre d'étapes. Chaque phase requiert des compétences et un savoir-faire spécifiques. Actuellement grâce aux évolutions technologiques, la fabrication est principalement faite de manière automatique. Cela a permis l'amélioration de la qualité supérieure des ciments et de bétons préfabriqués, la politique des recherches et développements continus, la production des volumes importants, un énorme gain de place et de temps sur le chantier, un meilleur contrôle des températures, des pressions, des débits et des compositions chimiques.
... à l'évolution positive mais fragile
Du point de vue de l'activité : l'année 2020 a été marquée par la pandémie du Covid-19 et une crise économique exceptionnelle. Des signes de redressement se sont rapidement manifestés au cours de l'année 2021. Cependant depuis le printemps 2022, les chaines d’approvisionnement (matières premières et matériaux) au sein des différentes chaines de valeur ont été perturbées par l'invasion russe en Ukraine. Les conséquences ont touché considérablement la production, les ventes et les investissements dans ce secteur, dû à l’incertitude et à la perte de confiance des entreprises et des consommateurs. D’après FEDIEX dans son rapport annuel 2022, les très fortes turbulences qui ont touché à nouveau notre société au travers la guerre en Ukraine ont entrainé de nombreuses conséquences marquées principalement par l’explosion (une inflation moyenne de 9,6%) des hausses imprévisibles et incontrôlées des prix de l’électricité (+57,1%), du gaz (+109,2%) et des salaires (+11%). Si la grande majorité des sites de production sont restés en activité en s’appuyant sur des travailleurs motivés et un marché spécialement résilient, la production a été réduite en raison de la faible demande.
Du point de vue de l'énergie et de l'environnement : l'amélioration de l'efficience énergétique est un enjeu qui touche tous les secteurs, à différents niveaux et selon le type d’activités. L'ensemble du secteur qui reprend la branche de la céramique, la branche du béton ainsi que celle des produits minéraux non-métalliques est très énergivore. En 2022, les cimenteries ont accusé le coup de la flambée des prix en raison de l’augmentation du prix de la tonne de CO2 (taxe carbone) et de l’enveloppe de certificats gratuits fournis par la Wallonie qui se réduit et qui sera remplacée par une taxe à l’importation. Du fait de ces augmentations combinées et des conditions de financement assez rudes, le prix de la tonne de ciment a grimpé de plus de 20 % en un an. La grande majorité des entreprises actives dans l'industrie extractive doivent s’adapter à la législation environnementale (souvent à l'occasion du renouvellement de leurs permis) et la considèrent souvent comme exerçant une pression pour la viabilité de leurs activités. Les permis d'exploiter sont accordés difficilement et sont assortis de contraintes qui sont autant de charges sur leurs activités économiques. Le secteur du ciment avance donc à marche forcée vers le décarbonation de son activité et la mise en place d'investissements indispensables mais coûteux. Conscient de son impact sur l’environnement, le secteur de l’extraction met en place des synergies avec d’autres secteurs, notamment celui de la production de minéraux, les eaux d’exhaure sont valorisées, traitées et distribuées dans le réseau. Les terres de découverture des nouveaux sites d’exploitation sont valorisées en fonction de leurs qualités et caractéristiques (cimenterie, briqueteries, etc.). Pour cette raison, certaines pistes d’actions, outils de gestion et d’accompagnement des industries sont mis en place par les pouvoirs publics afin de règlementer (normes, autorisations…), d’influencer (taxes, subsides), d’encourager (sensibilisation) et de diminuer les coûts tant financiers qu'environnementaux (émissions, rejets…). Les tendances positives tant au niveau des consommations d’énergie que l’utilisation des sources d’énergie alternatives devront se poursuivre afin de rencontrer les objectifs Wallons, dont celui de la réduction des gaz à effet de serre pour 2030 et de la neutralité de carbone à l’horizon 2050. De nouveaux accords de branche, de 3ème génération, devraient voir le jour en 2024.
Du point de vue des compétences et de la main-d'oeuvre : ce secteur emploie du personnel dont la qualification va de « assez peu qualifiée » à « moyennement qualifiée ». C'est un secteur avec lequel les jeunes sont moins actifs et l'indicateur de remplacement de la main-d’œuvre (IRMO) y est très faible, légèrement inférieur à 50% à la fin 2021. On note le besoin de compétences « transversales » afin de répondre aux opportunités d’emplois vacants (ouvriers et opérateurs de production en industrie, personnel de maintenance, conducteurs d’installations de production, tailleur de pierre naturelle (une fonction critique), …etc.). Le secteur de l’industrie connait une « intellectualisation » du travail de ses ouvriers et voit ses métiers moins qualifiés perdre de plus en plus leur importance en cédant progressivement la place aux métiers requérant une formation moyenne. L’évolution et le maintien à niveau de la main-d’œuvre existante se fait par la formation professionnelle dispensée par des centres de compétences agréés.
Du point de vue de l'innovation et de la gestion de la concurrence : la survie du secteur verrier ne passe plus par la fabrication du verre mais par sa tranformation en capitalisant la qualité du verre et l’innovation. Dans le centre de recherche et de développement du groupe ACG, situé dans l’aéropôle de Gosselies, 200 chercheurs développent des produits à haute valeur ajoutée. L'objet est de parvenir à industrialiser un maximum de nouveaux produits pensés en Belgique, plutôt qu’à l’étranger. L'exemple type est celui de Fineo, un verre ultrafin de l’efficacité d’un triple vitrage pensé à Gosselies et industrialisé dans l'usine de Lodelinsart. Cette innovation a permis de créer 45 emplois directs dans la région et le chiffre devrait doubler selon les estimations des besoins en personnel.
Le secteur en chiffres
Évolution du nombre d'établissements selon les régions
En Belgique, le secteur de l'industrie extractive, de la fabrication des produits minéraux et de l'industrie du verre dénombre environ 1 140 établissements en 2021 contre 1 158 établissements en 2017. Ce nombre est relativement stable d'années en années.
Plus de 80 % des établissements relèvent du secteur de la fabrication des produits minéraux. La majorité des établissements du secteur (+/- 60 %) sont situés en Flandre, suivi de la Wallonie et dans une plus faible proportion à Bruxelles.
Répartition des établissements entre les régions
Comme indiqué dans le graphique précédent, le nombre des établissements n'est pas identiquement reparti dans les trois régions. En effet, le secteur est majoritairement représenté en Flandre (59.82 %), suivi par la Wallonie (38.6 %) et Bruxelles-Capitale (1.58 %).
Répartition des établissements entre les provinces wallonnes
Les établissements sont inégalement répartis dans les provinces Wallonnes. En effet, les établissements se situent majoritairement en provinces de Hainaut (34.09 %) et de Liège (29.77 %).
Répartition des établissements et des postes de travail selon la taille de l'établissement en Wallonie
Dans ce secteur, quasi 6 établissements sur 10 comptent moins de 10 postes de travail et un tiers des établissements comptent entre 10 à 49 postes de travail.
Évolution du nombre de postes de travail salarié selon les régions
L'évolution du nombre de postes de travail salarié en Belgique est passée de 28 706 à 29 256 postes de travail, soit 1.92 % de croissance entre 2017 et 2021. Au cours de ces 5 dernières années, la Flandre a connu une augmentation des postes de travail de près de 5.96 % au moment où la Wallonie et Bruxelles ont connu une diminution - respectivement de 2.81 % et de 12.55 %. Les postes de travail sont majoritairement représentés dans le secteur de la fabrication des produits minéraux, suivi de l'industrie du verre et dans une plus faible proportion l'industrie extractive.
Répartition des postes de travail salarié entre les régions
Pour ce secteur, les postes de travail sont plus importants en Flandre (57.07 %), puis en Wallonie (42.17 %). Le sous-secteur de la fabrication des produits minéraux est majoritairement représenté dans les 3 régions.
Répartition des postes de travail salarié entre les provinces wallonnes
La majorité des postes de travail (à plus de 85 %) se trouvent dans les provinces de Hainaut, Liège et Namur. Le secteur de la fabrication de produits minéraux (céramiques, tuiles, briques, ciment, chaux, plâtre, béton, pierre et autres) y est très représenté (67.31 % des postes), suivi par l'industrie du verre (24.51 %) et l'industrie extractive (8.18 %) .
Répartition des postes de travail salarié par genre et catégorie d'âges en Wallonie
Les postes de travail dans le secteur industriel et manufacturier sont majoritairement occupés par des hommes. L'indicateur de remplacement de la main-d'œuvre (IRMO) y est faible (inférieur à 60 %), les jeunes de 15 à 29 ans sont moins actifs dans ce secteur.
Métiers associés à ce secteur
Sélection des métiers les plus demandés par les entreprises de ce secteur d'activité.
Offres d'emploi liées au secteur
Commission paritaire
- 102 Commission paritaire de l'industrie des carrières
- 105 Commission paritaire des métaux non-ferreux
- 106 Commission paritaire des industries du ciment
- 113 Commission paritaire de l'industrie céramique
- 114 Commission paritaire de l'industrie des briques
- 115 commission paritaire de l’industrie verrière
- 116 Commission paritaire de l'industrie chimique
- 124 Commission paritaire de la construction
- 200 Commission paritaire nationale auxiliaire pour employés
Liens
Date de mise à jour 30-05-2023
Chiffres clés du secteur
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440 établissements
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12336 postes de travail
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2113 indépendants