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Industries extractives, produits minéraux, verre et béton
Ce secteur regroupe l'ensemble des activités industrielles et manufacturières relatives à un matériau d'origine minérale. Les produits ont comme destination finale la construction au sens large.
L'industrie extractive est composée de 3 sous-secteurs : les rochers ornementales (marbre, pierre bleue, petit granit...), les granulats (roches gréseuses, sables, graviers...) et les industries transformatrices (chaux calcique, chaux magnésienne, briques...). La fabrication des produits minéraux est composée par 7 sous-secteurs : fabrication des produits réfractaires, fabrication de matériaux de construction en terre cuite, fabrication d'autres produits en céramique ou en porcelaine, fabrication de ciment, des chaux et de plâtre, fabrication d'ouvrages en béton, la taille, le façonnage et le finissage des pierres ainsi que la fabrication de produits abrasifs et des produits minéraux non métalliques. L'industrie de verre quant à elle est composée de divers sous-secteurs dont la fabrication de verre plat (verre plat armé, coloré ou teinté), le façonnage et la transformation du verre plat, la fabrication de verre creux, la fabrication de fibre de verre, la fabrication et le façonnage d'autres articles en verre.
Analyse du secteur
Secteur vital pour l'économie
Le secteur de l'industrie extractive, de la fabrication de produits minéraux, ainsi que celui du verre, est bien présent en Wallonie. En effet, ce secteur est vecteur de création d'emplois et générateur de richesses. La Belgique possède un sous-sol riche qui recèle d'importantes ressources exploitables (phosphates, zinc, germanium, terres rares).
Aujourd’hui, la tendance s'oriente vers l'ouverture de nouvelles mines. À cet égard, l'Union européenne encourage ses États membres à explorer leurs sous-sols. Elle a réalisé que pour réussir la transition énergétique et numérique, les États membres doivent produire d’ici 2030 des quantités suffisantes de métaux critiques, tels que le lithium (considéré comme le "pétrole du 21ème siècle"), le nickel et le cobalt pour les batteries, les terres rares pour les aimants des éoliennes ainsi que le cuivre pour les réseaux électriques.
La Belgique est également le berceau de la production de verre plat en Europe occidentale. Elle se distingue par la production de verre de grandes dimensions sur le site de Moustier, de verre très fin à l'usine de Mol, de miroirs fabriqués à Zeebrugge et d'autres sites spécialisés. Dans ce secteur, la recherche et le développement (R&D) sont des piliers essentiels pour créer des solutions de verre intelligentes, répondant aux besoins actuels ainsi qu'aux exigences des équipementiers (types de surfaces vitrées, formes plus grandes et complexes, auvents en verre, etc.). Le secteur de la fabrication de produits minéraux non métalliques est principalement représenté par la production de verre, de ciment, de chaux et de plâtre, ainsi que par la taille et le finissage de pierres ornementales.
Le secteur aujourd'hui et demain ...
- L'industrie extractive (granulats alluvionnaires ou marins, calcaire, chaux, dolomie, roche dure, roche ornementale, sable, etc.) alimente plus de 85 % des autres secteurs industriels. Par conséquent, l'impact économique, direct et indirect, de ce secteur est aujourd'hui considérable. L'impact économique direct se manifeste par son rôle fondamental dans la réussite de la majorité des autres secteurs, tant par le nombre de personnes qu'elle emploie que par le chiffre d'affaires qu'elle génère. Son impact indirect se voit à travers les lourds investissements en engins de forage, de transport, de fabrication, etc.
- L'industrie du verre belge a connu un passé prestigieux, mais aujourd’hui, ce secteur doit faire face à des exigences de qualité structurelle très élevées et à une innovation constante. Il doit également composer avec des éléments conjoncturels complexes qui plombent le marché, notamment la contraction de la demande en raison de la crise économique touchant ses débouchés historiques, les tensions au niveau du commerce international, la hausse des prix de l’énergie et le respect des normes européennes sur le CO2. Pour y arriver la Fédération de l’Industrie du Verre (FIV) a élaboré un scénario central, appelé « Max bas carbone ». Dans ce scénario, le secteur verrier wallon ambitionne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 36 % d'ici 2050 par rapport à 2014. Cette transition vers une économie bas carbone permettra au secteur d’enregistrer une croissance de marché de l’ordre de 2 %. Cependant, pour développer et implémenter ce scénario, il est primordial de maintenir et de soutenir la compétitivité du secteur verrier, notamment en matière de coûts de l’énergie, d’accès aux matières premières et de main-d'œuvre qualifiée.
- La fabrication des produits minéraux, de leur extraction à la livraison du produit fini au client, est une opération complexe comportant plusieurs étapes. Chaque phase requiert des compétences et un savoir-faire spécifiques. Actuellement, grâce aux évolutions technologiques, la fabrication est principalement automatisée. Cela a permis d'améliorer la qualité des ciments et des bétons préfabriqués, de favoriser la recherche et le développement continus, de produire en volumes importants et d’obtenir un gain de place et de temps sur le chantier. De plus, cela a permis un meilleur contrôle des températures, des pressions, des débits et des compositions chimiques.
... les enjeux cruciaux du secteur
Du point de vue de l'activité : Le secteur de la construction, en particulier la production de ciment (le béton prêt à l’emploi), se trouve au cœur des enjeux climatiques pour notre société. En effet, le ciment représente à lui seul 7 à 8 % des émissions mondiales de CO2, soit près de quatre fois plus que l’aviation civile. Des mesures ont été présentées par la Commission européenne en juillet 2021 dans le cadre du Pacte Vert pour l’Europe (Green Deal) visant un avenir net zéro. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Dans ce contexte, Holcim Belgique, à travers le projet GO4ZERO, s'engage à accélérer la décarbonation du secteur de la construction et à jouer un rôle de leader mondial en solutions et matériaux de construction durables. Aujourd’hui, le secteur du verre doit réagir et anticiper les tendances. Avec l’émergence de nouvelles dynamiques dans le secteur automobile – telles que l’électrification, la connectivité, la mobilité partagée, la conduite autonome, la digitalisation et le bien-être de l’utilisateur – les efforts visant à réduire les émissions de CO2 ouvrent une nouvelle ère pour le verre automobile, celle du Smart Glass ou de l’eGlass.
Du point de vue de l'énergie et de l'environnement : Il est difficile d'évoquer l'industrie extractive, la fabrication de produits minéraux, le verre et le béton sans mettre en évidence leur impact environnemental sur notre écosystème. Le secteur extractif, en particulier les carriers et chaufourniers, doit s’impliquer dans la conservation de la biodiversité sur les sites. Ainsi, il est invité à contribuer de manière significative au bien-être humain et à l'atteinte des objectifs globaux de conservation de la nature. En effet, ce secteur fournit des services écosystémiques essentiels tels que l’eau, la nourriture, l’énergie et les matériaux. La grande majorité des entreprises du secteur extractif doit s’adapter à la législation environnementale (souvent lors du renouvellement de leurs permis), ce qu'elles considèrent souvent comme une pression sur la viabilité de leurs activités. Le secteur du ciment avance donc à grands pas vers la décarbonation de ses activités et la mise en place d'investissements indispensables, mais coûteux. D'une part, conscient de son impact environnemental, le secteur de l’extraction établit des synergies avec d’autres secteurs, notamment celui de la production de minéraux, celui valorisant les eaux d’exhaure par le traitement afin de les distribuer dans le réseau. D'autre part, des pistes d’action, des outils de gestion et un accompagnement des industries sont mis en place par les pouvoirs publics pour réglementer (normes, autorisations…), influencer (taxes, subsides), encourager (sensibilisation) et diminuer les coûts, tant financiers qu'environnementaux (émissions, rejets…). Les tendances positives en matière de consommation d’énergie et d’utilisation de sources d’énergie alternatives devront se poursuivre afin d’atteindre les objectifs wallons, notamment la réduction des gaz à effet de serre d’ici 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Du point de vue des compétences et de la main-d'oeuvre : Ce secteur, entièrement dominé par le privé, emploie plus de 69 % des ouvriers contre 30 % des employés. Il est très diversifié tant en termes de taille des entreprises que par la nature des activités exercées. Sur l'ensemble du pays, le secteur totalisait 29.670 postes de travail fin 2022, contre 29.256 fin 2021, soit une croissance annuelle de 1.42 %. Ce secteur est dominé à plus de 87 % par le sexe masculin. En ce qui concerne la main-d'œuvre, les qualifications varient de « peu qualifiée » à « moyennement qualifiée ». Les plus jeunes ne semblent pas attirés par ce secteur. L'indicateur de renouvellement des employés approchant de l’âge de la retraite reste très faible, ce qui peut indiquer un meilleur positionnement des métiers d'avenir pour les demandeurs d'emploi dans ce secteur. On observe un besoin de compétences « transversales » pour répondre aux opportunités d’emplois vacants (ouvriers et opérateurs de production, personnel de maintenance, conducteurs d’installations de production, tailleurs de pierre naturelle, etc.). Selon le dernier rapport sur les métiers en pénurie et les fonctions critiques, le métier de tailleur/tailleuse de pierre naturelle est identifié comme une fonction critique conjoncturelle, tandis que l'opérateur/opératrice de production de matériaux de construction fait face à une pénurie de main-d'œuvre. L'évolution et le maintien des compétences de la main-d'œuvre existante passent par la formation professionnelle dispensée par des centres de compétences agréés.
Du point de vue de l'innovation et de la compétitivité : le secteur doit continuellement affiner ses procédés pour rester compétitif sur un marché où la concurrence étrangère est rude, en produisant également des produits à plus forte valeur ajoutée. Pour augmenter la productivité et répondre aux normes de qualité, de durabilité, de sécurité et de bien-être au travail, toujours plus exigeantes, les opérateurs du secteur doivent recourir à des innovations technologiques significatives. Notons que des réunions constructives et responsables entre toutes les parties prenantes permettent d’établir une meilleure cohabitation et de trouver des solutions toujours plus respectueuses de l’environnement.
Le secteur en chiffres
Évolution du nombre d'établissements selon les régions
En Belgique, le secteur de l'industrie extractive, de la fabrication des produits minéraux et de l'industrie du verre dénombre environ 1.141 établissements en 2022 contre 1.166 établissements en 2018, soit une diminution de 25 établissements au cours de 5 années.
Le nombre des établissements est relativement stable d'années en années. Les chiffres indiquent que la majorité des établissements du secteur (+/- 60 %) se localisent en Flandre, suivi de la Wallonie 38% et dans une plus faible proportion à Bruxelles-Capitale.
Répartition des établissements entre les régions
Comme indiqué dans le graphique précédent, le nombre des établissements n'est pas identiquement reparti dans les trois régions. En effet, le secteur est majoritairement représenté en Flandre (59.86 %), suivi par la Wallonie (38.39 %) et Bruxelles-Capitale en très faible proportion.
Répartition des établissements entre les provinces wallonnes
En 2022 les 438 établissements de la Wallonie sont inégalement répartis entre les provinces. En effet, les établissements se situent majoritairement en provinces de Hainaut (33.56 %), suivi de Liège (30.59 %), Namur (16.89 %), Luxembourg (10.50%) et Brabant Wallon (8.45 %).
Répartition des établissements et des postes de travail selon la taille de l'établissement en Wallonie
Dans ce secteur, quasi 6 établissements sur 10 comptent moins de 10 postes de travail et quasi un tiers des établissements comptent entre 10 à 49 postes de travail.
Évolution du nombre de postes de travail salarié selon les régions
L'évolution du nombre de postes de travail salarié en Belgique est passée de 28.756 à 29.670 postes de travail, soit 3.18 % de croissance entre 2018 et 2022. Au cours de ces 5 dernières années, la Flandre a connu une augmentation des postes de travail de près de 8.24 % au moment où la Wallonie et Bruxelles ont connu une diminution - respectivement de 2.80 % et de 8.88 %.
Répartition des postes de travail salarié entre les régions
Pour ce secteur plus de 98 % des postes de travail se localisent dans les régions de Flandre (57.33%) et de Wallonie (41.88 %).
Répartition des postes de travail salarié entre les provinces wallonnes
La majorité des postes de travail (à plus de 85 %) se concentrent dans les provinces de Hainaut (42.83%), Liège (25.80%) et Namur (17.18%). Les provinces de Brabant Wallon et Luxembourg ont des proportions faibles.
Répartition des postes de travail salarié par genre et catégorie d'âges en Wallonie
Les postes de travail dans le secteur de l'industrie extractive, de la fabrication des produits minéraux, du verre et du béton sont majoritairement occupés à plus de 88.85% par des hommes contre 11.15% pour les femmes. La tranche d'age la plus représentée est celle de 55 à 59 ans pour les hommes et 50 à 54 ans pour les femmes. L'indicateur de remplacement de la main-d'œuvre (IRMO) - çàd les personnes jeunes pour remplacer ceux qui partent à la retraite- y est faible. Autrement dit les jeunes de 15 à 29 ans sont moins actifs dans ce secteur.
Métiers associés à ce secteur
Sélection des métiers les plus demandés par les entreprises de ce secteur d'activité.
Offres d'emploi liées au secteur
Commission paritaire
- 102 Commission paritaire de l'industrie des carrières
- 105 Commission paritaire des métaux non-ferreux
- 106 Commission paritaire des industries du ciment
- 113 Commission paritaire de l'industrie céramique
- 114 Commission paritaire de l'industrie des briques
- 115 commission paritaire de l’industrie verrière
- 116 Commission paritaire de l'industrie chimique
- 124 Commission paritaire de la construction
- 200 Commission paritaire nationale auxiliaire pour employés
Liens
Date de mise à jour 01 octobre 2024
Chiffres clés du secteur
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438 établissements
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12425 postes de travail
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2129 indépendants