Pharma, chimie et plastique

La croissance de l'emploi dans le secteur est ciblée selon les sous-secteurs. Le nombre d'emplois augmente principalement dans la branche pharmaceutique et les biotechnologies (vaccins et médicaments), même si celle-ci est plus modérée que les années précédentes. En effet, des restructurations touchent certaines sociétés. Si de nombreux emplois restent présents dans la chimie de base, la parachimie et la transformation des matières plastiques, ces sous-secteurs sont sous-pression. En 2024, quelques entreprises ont connu des pertes d'emploi.

Les emplois dans l'industrie pharmaceutique se situent principalement en Brabant wallon. La province du Hainaut est plutôt reconnue pour son activité dans l'industrie chimique de base. La province de Liège se démarque par un grand nombre d'emplois dans la fabrication de produits en plastique. 

Le secteur génère à la fois un nombre important d'emplois directs mais également indirects notamment au niveau de la maintenance des installations, de la logistique, de l'IT...

Robotisation, numérisation, innovation et pression énergétique sont de nombreux défis auxquels le secteur continue de faire-face.

Les entreprises interrogées, dans le baromètre de l'emploi de la Fédération essenscia, prévoient 6.000 emplois à pourvoir en Wallonie et à Bruxelles sur les trois prochaines années, soit environ 2.000 par an.

Les entreprises du secteur recherchent à la fois des profils spécialisés dans la production et ses métiers connexes (maintenance, contrôle qualité, logistique) et des candidats orientés vers la recherche et le développement ainsi que les fonctions support.

La moitié des postes ouverts dans les domaines de la production, de la maintenance et de la logistique sont accessibles à des diplômés de l'enseignement secondaire supérieur ou des bacheliers. Les détenteurs d'un master sont plus demandés pour les fonctions de recherche et le développement, de contrôle qualité ou de support ; les titulaires d'un doctorat sont davantage recrutés dans la recherche et le développement.

L'automatisation et la robotisation des chaînes de production entrainent un besoin moindre de main-d'oeuvre manuelle, compensé par un besoin accru de techniciens et de programmeurs.

La Wallonie compte plusieurs entreprises d'avant-garde et des centres de recherche, dans des domaines thérapeutiques tels que l'oncologie, la vaccination et les thérapies géniques et cellulaires. 

Vu la croissance de l'activité pharmaceutique et biotechnologique en Wallonie, les entreprises du secteur recrutent pour faire face à un besoin de main-d'œuvre croissant pour développer leurs activités, compenser les départs à la pension et relever les défis de la numérisation.  Citons quelques exemples dans la pharmaceutique : Catalent, Takeda, GSK, UCB. 

Toutefois, que ce soit pour préserver la compétitivité ou en réponse à des diminutions des commandes ou suite à l'échec des essais cliniques, certains acteurs font face à des réajustements qui ont conduit à des pertes d'emploi en 2024 (par exemple : Univercells, Imcyse) ou des faillites (Mithra).

En 2024, le secteur de la production, qu’il s’agisse de la chimie ou de la transformation des plastiques, a enregistré des pertes d’emploi en raison d’un contexte concurrentiel défavorable, de la hausse des coûts de énergétiques de production et d’un manque d’investissements. Des gros consommateurs de plastique comme l'automobile et la construction ont diminué leurs bons de commandes. 

Dans une logique d’économie circulaire, il est attendu du secteur qu’il change, à différents niveaux : le design, la fabrication, la collecte, le tri et le recyclage du plastique afin de réinjecter celui-ci dans des nouveaux produits tels que les plastiques bio-sourcés.  En 2024, de nouvelles unités de recyclage de déchets d’emballage plastique (traitement des bouteilles et barquettes en plastique PET, traitement de polymères issus d’appareils électriques et électroniques...) ont vu le jour en Belgique et en Wallonie (Couillet, Neufchâteau, Liège). L'activité de recyclage permet la création d'emplois. 

Le plastique reste un élément clé dans le secteur médical (prothèses orthopédiques, seringues, gants de chirurgie...), pour l'emballage (cosmétiques, transport des marchandises et de biens de consommation...), dans les vêtements, les produits électroménagers, les télécommunications. Il fait également partie de notre habitat (portes, châssis, câbles électriques, conduites d’eau...). À chaque type de produit à fabriquer (selon sa taille, sa forme, les qualités recherchées...) correspond une technologie comme l'injection, l'extrusion, le rotomoulage, le thermoformage.

Comme l'ensemble des secteurs industriels, l'industrie du caoutchouc et des plastiques s'est de plus en plus automatisée entrainant un glissement de fonctions pour certains postes et une évolution des compétences. Les nouvelles compétences attendues concernent l'interprétation des données machine en temps réel, le paramétrage des capteurs, la maîtrise des interfaces homme-machine, ...
Quelques métiers émergents : automaticien, pilote ligne robotisée, technicien métrologie, maintenance prédictive, ...